Retour sur Entangled Matter : quand Rotor interroge l’avenir des matériaux de construction

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Comment nos matériaux de construction sont-ils produits, transformés, réutilisés ou éliminés ? Quelle place leur réserve-t-on dans une économie qui se veut circulaire, mais qui reste profondément ancrée dans des logiques extractivistes ? Autant de questions soulevées par l’exposition Entangled Matter, présentée au Bozar de Bruxelles du 15 octobre 2024 au 12 janvier 2025.

Invité par A+ Architecture in Belgium et Bozar, Rotor a saisi cette opportunité pour mener un exercice d’introspection. Le collectif bruxellois, pionnier de la réutilisation des matériaux dans la construction, a conçu cette exposition comme une enquête immersive sur les flux qui façonnent notre environnement bâti. Rotor remet en question la conception, la production et la réutilisation des matériaux de construction depuis 20 ans, proposant des solutions alternatives.

Plongée au cœur des flux de matériaux

À travers une série de neuf films réalisés par le duo Bêka & Lemoine, l’exposition transportait les visiteurs au cœur de sites où les matériaux sont extraits, transformés ou abandonnés. Des carrières aux entrepôts de récupération, en passant par des chantiers de déconstruction, Entangled Matter mettait en scène la complexité de ces circuits et leurs multiples interdépendances.

 

 

 

Des objets trouvés, des archives et des échantillons de matériaux venaient compléter cette immersion, révélant la matérialité brute des flux industriels et les traces laissées par des décennies d’exploitation. Chaque salle offrait ainsi une immersion sensorielle totale, provoquant une véritable expérience où chaque détail, chaque texture, chaque son racontait une histoire.

Une « transition circulaire » encore en chantier

Si l’économie circulaire est aujourd’hui un mot d’ordre, l’exposition démontrait qu’elle reste encore largement tributaire des logiques linéaires et extractivistes. Cependant, des mutations sont en marche : certaines villes évitent désormais les démolitions systématiques, des filières de réemploi émergent, et les acteurs du secteur commencent à repenser leurs pratiques.

 

L’exposition invitait chacun·e – professionnel·le·s et grand public – à repenser sa relation aux ressources et aux infrastructures. Elle rappelait que chaque action, même locale, s’inscrit dans un système global qu’il est urgent de transformer.

 

 

 

 

 

 

Article rédigé par Nicolas Fossoul le 13 février 2025.