Liège : un chantier circulaire éco-responsable
Soucieuse d’inscrire ses activités dans une logique de soutenabilité et de résilience, la coopérative immobilière à finalité sociale Les Tournières a décidé de prendre un tournant grâce au projet REECIT (Rénovation Ecoresponsable, Ecologique et Circulaire de l’Immobilier pour une Transition juste et durable). L’objectif principal du programme consiste à appréhender les projets de rénovation de la coopérative selon des principes de construction alternative dont la circularité constitue une des pierres angulaires.
D’un chantier-test…
Ce changement de paradigme constructif sera mis à l’épreuve grâce à la réalisation d’un chantier expérimental à Hermalle-sous-Argenteaux. Il s’agit de la transformation d’une ancienne salle des fêtes en cinq studios individuels à destination de jeunes adultes en apprentissage d’autonomie.
La phase de conception du projet s’est étalée sur plus de six mois afin d’explorer les options constructives les plus pertinentes et la demande du permis d’urbanisme du projet sera déposée en cette fin d’année.
La conception du bâtiment a été envisagée selon une vision à long terme. Ainsi, les espaces sont conçus de manière à faciliter des modifications ultérieures n’engendrant qu’un minimum de déchets et de pertes de matériaux. Les systèmes constructifs mis en œuvre sont envisagés dans une optique de d’évolutivité, de réversibilité et de démontabilité.
« A travers ce chantier expérimental, nous souhaitons favoriser au maximum le réemploi de matériaux de construction. Dans ce but, nous avons identifié différents postes pour lesquels des éléments issus des chantiers de démontage seront mis en œuvre. Ainsi, la charpente de la toiture sera presque exclusivement réalisée au moyen de poutres en lamellé-collé. Ces éléments ont déjà été récupéré sur un chantier de démolition au Luxembourg et rapatriés à Liège. La couverture de la toiture est prévue en tuiles de réemploi, l’isolation par l’extérieur de murs existant en laine de roche issue de cloisons acoustiques démontées, le bardage en bois composé de voliges utilisées pour le transport industriel, des fenêtres provenant de rebus d’usines, des appareils sanitaires reconditionnés, etc. » indique Benjamin Ooms, chargé de Projets au sein de la Coopérative Les Tournières.
Pour le reste de la construction, ils mettrons en œuvre des matériaux naturels, issus de filières locales. Pour les postes concernés, les méthodes constructives ont été pensées de manière à favoriser la démontabilité des éléments mis en œuvre en vue de leur (ré)réemploi ou d’une fin de vie respectueuse de l’environnement (compostage, paillage, …).
©Benjamin Ooms
…à un modèle transposable et partageable
Si l’objectif premier de ce chantier est de mener à bien un projet de construction alternative, la volonté sous-jacente de la coopérative est de pouvoir s’appuyer sur cette expérience pour mettre au point un nouveau modèle de rénovation. Ainsi, elle souhaite que l’expérience menée serve d’inspiration à toute personne ou organisation qui souhaite relever le défi de construire autrement, de manière plus soutenable, plus résiliente, plus humaine.
A travers ce chantier expérimental, la coopérative veut également contribuer au développement régional d’une filière de réemploi dans la construction et s’inscrire à long terme dans l’écosystème de la construction circulaire.
Un tel projet ne peut se construire seul. Son développement actuel repose sur la création de partenariats enthousiasmants. La coopérative Les Tournières cherche continuellement à agrandir le cercle des complices de ce projet ambitieux. En vue de la phase chantier, elle cherche entre autre des gisements locaux de matériaux de réemploi.
©Benjamin Ooms
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